Registration for Inspire 2024 is now open!

Register now

Renforcer la Learning Culture de votre entreprise : avez-vous seulement le choix?

• 5 min read

 

Laurent Reich (Learning Practice and Digital Learning Director, L’Oréal) et Laurent Balagué (Product Strategist, Docebo) défendent avec talent et conviction la nécessité, plus impérative que jamais, de construire la “Learning Culture” de l’entreprise. Une priorité donc pour les Directions Learning & Development, qui disposent avec le Learning Culture Index de l’outil pratique dont elles ont besoin…

 

Votre Learning Culture vous a-t-elle aidé à mieux gérer cette période ?

Laurent Reich : Chez l’Oréal, nous portons une vision que nous appelons « Fast Learning Company. » Elle consiste à diffuser dans l’entreprise, avec une série d’initiatives, un esprit d’Entreprise Apprenante. Un axe de cette vision, c’est la confiance ; nous faisons confiance à nos collaborateurs pour piloter leur propre développement. Concrètement 50% des 3 millions d’heures de formation délivrées chez l’Oréal ont vocation à être choisies par les collaborateurs. Cet objectif ambitieux est servi par une volonté de tous les jours, notamment en matière de choix technologiques ou pédagogiques : nous voulons mettre l’apprenant au cœur de son propre développement.

La crise a amplifié cette démarche. Évidemment il nous a fallu créer de nouveaux rituels, renforcer notre politique de curation pour “pousser” les bons sujets au bon moment. Nous y avons été aidés par une Learning Culture solide, doublée d’une culture de la communication bien ancrée chez L’Oréal… La transition a pu s’opérer sans heurts. De l’importance de développer systématiquement sa Learning Culture : on aura beau donner accès au plus beau catalogue pédagogique aux apprenants, la décision d’apprendre vient toujours d’eux.

La culture digitale répandue chez L’Oréal nous a aussi facilité cette transformation. Si le Digital Learning est niché au cœur de notre stratégie de formation depuis des années, nous avons constaté depuis le mois de janvier une explosion des consultations de notre plateforme MyLearning, comme des webinars et des classes virtuelles. Certaines sessions en ligne, animées en interne par des experts, des leaders ou des “Teachers”, ont réuni plus de 400 participants ! Ce succès considérable, l’accélération qu’il traduit, s’expliquent autant par le désir de poursuivre les échanges et d’apprendre au contact des autres que par un besoin plus personnel de retrouver ses collègues et de recréer du lien social.

Belle illustration de l’importance que peut avoir le développement d’une véritable “Learning Culture” ! Docebo œuvre dans ce sens avec son “Learning Culture Index”… Quel en est le principe ? Quels en sont les premiers retours d’expérience ?

Laurent Balagué : Le Learning Culture Index est un outil qui résulte de 3 années d’efforts intenses en R&D, pour répondre au double enjeu de transformation de l’entreprise et de montée en compétence. Il sert à évaluer très pratiquement si une entreprise offre à ses collaborateurs un environnement de travail propice au développement des compétences, et dans quelle mesure. Avec cette sorte de baromètre, l’entreprise peut se situer et identifier ses pratiques dans le développement des compétences, selon 4 axes forts : l’implication des managers dans le développement de leur équipe ; le partage et l’apprentissage au contact des autres ; les ressources et opportunités de développement ; l’agilité d’Apprentissage.

Un outil opérationnel, donc, pour mesurer, suivre et développer la Learning Culture dans l’entreprise, par pays, par entité et par domaine de compétence (Technique, Soft Skills, Management), ce qui permet aux Directions Formation de constater des variations entre entreprises, comme souvent au sein de leur propre entreprise ! Des variations sont observées notamment entre les différents pays. Ces variations ne doivent pas inquiéter, car il n’y a pas une seule façon de bien faire, il n’y a pas de “bonne” ou de “mauvaise” Learning Culture. Mais le benchmarking offert par le Learning Culture Index permet de dégager des points d’amélioration spécifiques.

L’Oréal a été une des premières entreprises à déployer le Learning Culture Index de Docebo… 

Laurent Reich : Dans la forte transformation en cours du Learning, les résultats du Learning Culture Index nous ont confirmé que nous étions performants par exemple dans la formation managériale et dans les soft skills, mais que l’on pouvait progresser sur d’autres sujets, même si notre Learning Culture d’ensemble est très au-dessus de la moyenne ! Les 8 axes d’analyse de l’outil nous offrent une vue complète : vous pouvez avoir un score excellent sur l’axe “opportunités de développement”, mais plus faible sur l’axe “utilisation des ressources”… d’où des questions : les ressources sont-elles accessibles, lisibles, les collaborateurs savent-ils les trouver et ont-ils un temps réservé pour consulter ces contenus ?

Par ailleurs la déclinaison des résultats par pays, BU ou domaine de compétence permet de montrer objectivement, sans nous fier à notre seule intuition, que certains pays ont plus d’appétence pour l’apprentissage ; la définition d’un profil de Learning Culture par pays devient un langage commun qui permet d’objectiver les discussions sur les points de vigilance ou, au contraire, sur l’accélération des points forts.

Quelles sont les prochaines évolutions ?

Laurent Balagué : La crise sanitaire en cours va certainement pousser nombre d’entreprises à réinventer leur façon de travailler. En parallèle des priorités déjà existantes – “Upskilling” (montée en compétence) et “Reskilling” (reconversion) – les Directions Learning & Development vont devoir construire une Learning Culture solide, pour accroître la capacité d’adaptation et de résilience des entreprises.

Laurent Reich : La crise a pour conséquence plus de digital, de User Generated Content, d’autonomie donnée aux collaborateurs dans le choix de leurs formations… Tant mieux ! Car je constate que l’appétence et le besoin des personnes de se développer n’ont jamais été aussi forts, ce que nous actons via “Learning Never Stops”, notre programme d’accompagnement mondial depuis mi-janvier… L’arrêt soudain du présentiel n’a pas signifié celui de la formation, pas plus que la fermeture des points de vente n’a signifié celui du commerce ! Ce passage au digital a permis la montée en compétence rapide de nos équipes Learning dans le monde et le nombre d’heures de formation a bien résisté, grâce au niveau élevée de notre Learning Culture. Notre ambition pour le futur : continuer à faire grandir cette Learning Culture pour accompagner la transformation de l’entreprise.

Article paru dans e-learning letter